Après l'épisode avec ma soeur, j'ai beaucoup réfléchis à ce que je ressens pour Salem. Après ce soir là, j'avais pris la décision de passer moins de temps à ses côtés. Mais je me rends bien compte qu'en fait il me manque.

Alors je ne sais pas pourquoi, mais instinctivement, je me suis dirigé vers son camping, il m'avait un jour qu'il en était le propriétaire. Je suis sur le point de lui avouer mes réels sentiments. Je suis en pleine panique.

J'arrive à l'accueil et demande à voir le patron. La nana devant me montre son bureau, je m'y rends la boule au ventre. Lorsque que je frappe et que j'entends sa voix me dire d'entrer, je fonds et je me rends vite compte que j'aime tout de lui. Et que je suis bien plis attaché que je ne le pensais en réalité.

"Salut... Salem. Je te dérange pas j'espère ? J'ai besoin de te parler de quelque chose qui me tracasse depuis un moment... S'il te plait, laisse moi juste parler sans me couper, c'est pas facile pour moi de venir jusqu'à toi, mais je le devais."

Je prends une inspiration et commence à déballer ce que je ressens

"Voilà j'ai menti, je ne suis pas insensible à toi. Tu me plais beaucoup, mais c'est nouveau pour moi, je ne comprends pas ces sentiments. J'ai jamais rien ressenti pour un homme moi, en général je couches qu'avec des femmes. Mais toi, je sais pas pourquoi ni comment mais tu me troubles, et chamboules tout dans ma tête..."

Après cette tirade je baisse la tête, incapable de le regarder dans les yeux...

Cela fait quelques semaines que je n'ai plus de nouvelles ou très peu de Mateo, je dois avouer qu'il me manque mais je dois accepter qu'il n'est pas envie de continuer de me voir. Être ami avec un gay n'est pas toujours facile ne serait ce que par la façon que les gens nous regardent et je comprend totalement qu'il ait eu peur et qu'il devienne distant avec moi.

Je suis en train de bosser dans mon bureau concernant les prochains plannings des employés et également de préparer les prochaines animations prévues dans le camping. J'aime savoir que mon camping attire toujours certaines associations qui me demandent à pouvoir se produire sur la petite scène qui est posé à quelques mètres du restaurant.

Lorsque j'entends frapper à la porte de mon bureau, je répond à la personne d'entrer m'attendant à ce que ce soit la réceptionniste ou un des clients du camping qui a un besoin particulier de venir me parler mais je reste totalement étonné en levant mon regard et en tombant sur Mateo. Un léger sourire s'affiche sur mes lèvres mais quand il me demande de le laisser parler sans l'interrompre, je prend juste le temps de me lever pour fermer la porte avant de revenir à mon bureau et de croiser les bras en le regardant dans les yeux.

Un immense sourire s'affiche sur mes lèvres en l'entendant m'avouer ce qu'il ressent pour moi alors que mon coeur s'emballe doucement en me rendant compte que de mon côté aussi, je ressens des choses pour lui, des choses que je  me suis interdit de ressentir depuis des années.

- Si toi, tu ne couches qu'avec des femmes, moi je ne le fais qu'avec des hommes mais ce n'est pas la chose la plus importante, tu ne crois pas ? Ce qui compte au final, c'est ce que tu ressens pour cette personne et pas parce que c'est une femme ou un mec...

Je m'approche de lui alors qu'il baisse la tête, posant ma main sous son menton pour lui faire redresser la tête puis je dépose mes lèvres contre les siennes doucement avant de me reculer de quelques pas.

- Juste ne penses pas que tes sentiments sont à sens unique... Mais il est en ton pouvoir de repousser ses sentiments ou au contraire de les vivre à fond... Je ne t'obligerais jamais à rien, tu le sais bien... Tout ça doit venir de toi et de ton envie de laisser les choses aller dans un sens ou dans un autre...

Suite à mes derniers mots, je vais me remettre derrière mon bureau tout en le regardant avec un petit sourire, lui laissant le temps d'assimiler ce que je viens de lui dire et de le laisser décider de ce qu'il veut réellement pour nous.

Je ne suis pas du genre à m'ouvrir moi, non je suis plutôt du genre à me taire et à éviter au maximum les gens. Même aux membres de ma famille, je ne me confie pas. Si il y en a un seul qui me connait par coeur, c'est Roméo mon jumeau. Lui si diférent de moi est le seul à me comprendre.

Je ne sais vraiment ce qui m'a motivé à aller avouer ce que je ressens à Salem. Mais pendant ces jours loin de lui, j'ai ressenti comme un manque de sa présence en moi. D'habitude, je m'attarde pas sur un coup, je change constamment. Mais le problème c'est que Salem n'est même pas une de mes conquêtes, nous sommes seulement censés être amis. Mais je ne comprends pas ce qu'il se passe dans ma tête. Je suis perdu.

Mais maintenant que je suis là, et j'ai fait mon monologue pour lui avouer ce que je ressens, je ne peux plus faire marche arrière. C'est trop tard c'est dit.

"Je sais mais, ça me fait peur. Je ressens des choses que je n'ai jamais ressenti. Je n'ai jamais étais amoureux auparavant, je sais même pas vraiment ce que veux dire le mot aimer. Les seules personnes que j'ai jamais aimés c'est moi même et peut être aussi mon frère jumeau."

Il est vrai que le mot aimer, est très complexe pour moi, je suis pas du genre à m'attacher aux gens et les aimer, non moi au contraire, je serais plus du genre à repousser tout ça. Mais lorsque Salem m'embrasse, son baiser me transporte et lorsqu'il y met fin, je me dis que j'en veux plus.

"Wahoou... Euh je m'y attendais pas... Je sais pas quoi dire euh... Toi aussi tu ressens la même chose que moi ? On fait quoi alors ? On peut essayer de commencer quelque chose, enfin en y allant pas à pas? Par contre faudra m'apprendre comment on se comporte en amour, je suis pas le genre de mec hyper romantique et toutes ces conneries du genre..."

Je ne sais pas si je réalise vraiment ce que je suis en train de lui proposer sur le moment. Mais une chose dont je suis désormais certain, c'est que je ne veux pas qu'il m'échappe. Bon je vais faire des erreurs par moments je le sais mais, je ferais tout mon possible pour bien me comporter avec lui. Mais il va me falloir beaucoup de temps pour assumer cette partie de moi.