Venant tout juste de sortir de mon bureau après avoir passé la journée à dessiner de nouvelles tenues pour le prochain défilé, tenues qui soit dit en passant ne seront pas toutes créer, devant faire un tri dans mes croquis pour n'en garder que quelques uns, je reçois alors un appel d'un de mes patrons.

Oui, j'ai plusieurs patrons, surement parce que je suis trop prolifique ou alors parce que je peux dessiner des modèles tellement différents qui ne sont pas appréciés par un seul patron.

Revenons donc à nos moutons, je réponds directement au téléphone sans me douter une seule seconde de ce qui m'attends mais au bout de quelques minutes, j'apprends que j'ai rendez vous avec un de ses nouveaux photographes en vogue et que je dois le recevoir dans la demi heure qui suit.

Je récupère le numéro de ce fameux photographe afin de lui envoyer un sms avec l'adresse de mon bureau tout en commandant un repas avant de faire demi tour et de retourner dans le local que je viens de quitter juste quelques minutes auparavant. J'espère qu'il n'aura pas de retard s'il ne veut pas trouver porte close.

Je viens tout juste de commencer mon repas quand quelqu'un frappe à la porte de mon bureau, me doutant bien qu'il s'agit du rendez vous que mon boss m'a concocté.

- Entrez !

Je croise les doigts en espérant que ce ne soit pas un de ses photographes coincé et qui n'a pas la même vision que moi de la mode et qui est vieux jeu comme pas possible.

 Depuis plusieurs mois. Je suis rongé par les regrets, de cet acte que je regrette sincèrement. Et je dois me faire pardonner, je dois retrouver ce gars. Pour lui expliquer et lui prouver à quel point, je suis désolé. Alors j'ai tout mis en oeuvre pour le retrouver.

Je me souvenais de son prénom Ariel, alors étant photographe et lui styliste, quoi de mieux qu'un rendez vous professionnel. Au moins, il ne pourra pas fuir. J'ai contacté son boss.
Ariel m'avait envoyé les coordonnés de son bureau.

En m'y rendant la nervosité commençais à me gagner. Comment cette rencontre allait-elle se passer ?
Une fois à destination, je frappe et tente de me calmer. Intérieurement en moi c'est le feu. Je brûle intérieurement de peur.

Se souvient il de moi ? Si oui, que pense t-il de moi. Je n'ai qu'une envie prendre mes jambes à mon coup et fuir mais, je dois le faire pour moi, mais surtout pour lui. Je l'entend me demander d'entrer.

"Bonjour Mr Armani..."

C'est tout ce que j'arrive à dire. Aucun autre mots ne sort dea bouche. Car le voir là devant moi me tétanise de honte. Comment ai je pu faire une chose pareille à cet homme ?

Alors que je suis en train de finir mon repas, le yaourt que j'ai en main m'échappe en entendant sa voix, s'éclatant au sol bruyamment avant que je relève les yeux complètement chamboulé par cette voix.

Je l'ai reconnu rien qu'à sa voix et je sais qui est ce type qui est en face de moi, mon bourreau et c'est alors que mes mains se mettent à trembler furieusement. Je les serre l'une contre l'autre, en espérant pouvoir stopper ses tremblements alors que c'est mon coeur qui se met à battre d'un seul coup.

Comment ose t'il venir ici dans mon bureau ? A t'il l'intention de recommencer son acte ignoble ?

Mais je suis bien plus fort qu'à l'époque ! Enfin je l'espère !

J'avale difficilement ma salive avant de prendre la parole tout d'abord d'une petite voix tremblante avant de me reprendre et de parler haut et fort en sentant la colère s'installer dans tout mon être.

- Comment osez vous venir ici ? Une fois ne vous a pas suffit peut être ! Venir me harceler sur mon lieu de travail, vous n'avez rien trouvé de mieux ce coup ci ?

Je me lève en serrant les poings avec l'intention de le foutre dehors tout en songeant que tout le monde est parti et que je suis seul ici. S'il veut me faire du mal, il le pourra tout à fait à mon plus grand désespoir.

Comme prévu, je m'attendais à ce qu'il ne réagisse pas vraiment bien en me voyant. Mais c'est normal après tout. Je lui ai fait du mal. Je prends mon courage en main et me lance.

"Pardon... Je suis venu pour vous demander pardon. Je regrette tellement de vous avoir fait subir ça. Chaque jour je regrette cet acte que j'ai commis. Je sais bien, que vous ne me pardonnerez jamais, mais j'avais besoin de venir m'excuser auprès de vous."

C'est tellement dur de lui faire face à ce moment là. Son charme me trouble, il est vraiment beau. Je dois lui donner la véritable version.

"Ce soir là, à l'after j'avais beaucoup bu, mes amis et moi avons fait un pari. Je devais seulement vous draguer, mais votre refus m'avais blessé dans mon égo et l'alcool dans mon sang a agi à ma place... Je sais que c'est pueril. Mais s'il vous plait pardonnez moi. Ce n'est pas moi ce gars que vous avez rencontré. Je ne suis pas comme ça habituellement. Je suis du genre respectueux d'habitude."

Après ce long discours, je lève les yeux vers lui et je plonge mon regard dans le sien. Pendant un instant je m'y perds. Et je me rends compte qu'il me plait beaucoup. Et je comprends finalement pourquoi depuis tout ce temps, je n'ai fais de penser à lui.

Je reste sans voix quand il commence à parler en s'excusant, ce qui est déjà quelque chose d'important pour la guérison de quelqu'un qui a été abusé d'après mon ancien psychologue mais cela me fait voir rouge en entendant la suite de ses paroles. Il ose presque se poser en victime alors que c'est mon corps qui a été violenté ce soir là et y repenser me fait venir les larmes aux yeux, chose qui ne m'était pas arrivé depuis plus d'un an.

- Et tu crois que ça te donnait le droit de me violer ? Si je t'ai repoussé ce soir là, c'est justement à cause de l'alcool qui coulait dans tes veines mais également parce que tu étais au moins de 10ème à me faire des avances à cette putain de soirée !

Je me rassois alors sur mon fauteuil ou plus exactement, je me laisse tomber dessus et prenant ma tête entre mes mains, des images revenant se planter dans ma tête ainsi que les cris que j'ai poussé ce soir là.

- Tu as osé me violer alors que j'ai passé tout mon temps à te demander de ne pas le faire et à arrêter ce que tu me faisais subir...

Des larmes se mettent alors à couler sur mes joues sans que j'arrive à les stopper, n'arrivant pas à me dire que sans tout cet alcool, la situation aurait pu être tellement différente.

- J'espère que tu t'es bien marré avec tes potes en leur racontant ce que tu m'as fait subir !

Je souffle un bon coup en essuyant mon visage alors que les larmes continuent de couler abondamment sur mes joues.

- Tu sais que j'ai pas porté plainte... Je me sentais si sale et honteux... Tu m'as retiré la dernière étincelle de vie qu'il me restait ce soir là...

Quand il me parle, je sens la haine qui émane de lui. Je sens que son pardon sera difficile à obtenir. Mais je ne laisserai pas tomber.

"Non, je sais très bien que ça ne me donnait aucun droit... Je ne contrôlais rien ce soir là. J'aurais aimé que cela se passe autrement."

Quand il continue de parler,es larmes se mettent à couler, je l'ai brisé à cause d'un foutu pari. Mais quel con je suis. J'aurais du simplement refuser, et puis rien ne serait arrivé.

"Je suis désole... Sincèrement désolé. Et je n'ai raconté à personne ce qu'il s'est passé, j'avais trop honte de moi... Je ne sais pas pourquoi, tu n'as pas porté plainte mais merci. Et c'est pas à toi de te sentir honteux mais à moi. C'est moi qui ai abusé de toi... Pourras tu me pardonner Ariel ? J'en ai vraiment besoin. C'est la seule chose que je te demande, avant de quitter définitivement ta vie, si tel est ton souhait..."

Je ne demande rien de plus que son pardon. Ensuite je m'en irais et le laisserais faire sa vie.

Je sens que ses excuses sont sincères et je ne sais pas le pourquoi du comment mais je me sens incapable de le virer ou de le hair comme je pensais le faire quand je retrouverais mon violeur.

- Pourquoi avoir attendu 2 ans avant de venir t'excuser ? Et pourquoi maintenant ? J'aimerais comprendre... Il aurait été plus simple pour toi de continuer à m'ignorer et à faire comme si de rien n'était comme avant, non ?

Je finis par arriver à stopper mes larmes même si mon coeur est encore en miettes de m'être souvenu de tout ça. Les souvenirs font que j'ai cette impression de me faire violer une seconde fois, comme si mon corps subissait de nouveau cet acte ignoble.

- J'aurais pu surement t'apprécier voir même te donner une chance d'entrer dans ma vie si tu n'avais pas commis cet acte... Stan, c'est ça ?

Ce soir là, il a eu le droit à la mauvaise facette de ma personnalité, j'en suis conscient également mais savoir que les gens me draguent juste pour mon argent ou mon nom m'ont fait agir de la sorte envers lui.

- J'ai sans doute une part de responsabilité dans ce que tu m'as fait subir... J'aurais surement du être moins cassant avec toi... Te repousser plus gentiment... Ou apprendre à te connaitre... Surement un mauvais timing...

Je pense que j'arriverais surement à lui pardonner un jour mais surement pas avant que je me pardonne à moi même.

J'espère qu'il voit à quel point je suis sincère. Il demande pourquoi avoir attendu si longtemps pour venir faire mon mea culpa.

"Si j'ai attendu si longtemps, c'est parce que j'avais peur. Peur de la réaction que tu aurais eu. Et aussi car j'avais honte de moi. T'ignorer ? Non j'en était incapable. Je ne faisait que penser sans cesse au mal que j'ai pu te faire. Chaque qui paassait depuis cette nuit là, je me disais que je devais m'excuser. Mais j'en ai jamais eu la force. Jusqu'à aujourd'hui. Alors j'ai manigancé ce rendez vous pour te voir..."

Ces mots suivants me donnent du baume et je me dis que rien n'est perdu. Il finira par me pardonner même si je sens que cela va mettre beaucoup de temps. Je suis prêt à l'accepter et à attendre.

"On pourrait recommencer du début ? Apprendre à se connaitre réellement ? Oui moi c'est Stan, et toi Ariel."

Ce prénom m'est resté en mémoire chaque seconde durant ses deux ans... Impossible de l'oublier, il m'a hanté.
Il se pense responsable de la situation, mai c'est moi qui ai tout les tords dans cette histoire.

"Ariel, je t'en supplie, ne te sens pas coupable, tout cela est de ma faute. J'aurais du contrôler mon état. Je n'ai pas l'habitude de m'alcoolisé autant que ce soir là. Mais ce n'est en rien de ta faute. Je suis le seul fautif."

Je l'écoute attentivement malgré mon état psychologique assez instable depuis qu'il est rentré dans mon bureau, je crois que j'ai ce besoin de comprendre les raisons de son acte aussi barbare fut il.

- Honnêtement, si tu étais venu plus tôt, tu ne serais déjà plus là ou dans cet état pour pouvoir en parler... Quelques mois après ça, j'ai tenté de te retrouver pour te faire payer... Si je t'avais retrouvé, je t'aurais fait subir le même sort ou je t'aurais tué de mes propres mains...

Je reste sans voix quand il me propose d'apprendre à nous connaitre, réfléchissant rapidement si j'en ai envie ou besoin avant de lui répondre, un peu hésitant.

- On peut sans doute essayer... Mais j'aimerais que tu gardes un peu tes distances avec moi, au moins au début... Comment tu as su mon prénom et où me trouver ?

Je hoche doucement la tête quand il me dit que rien de tout cela n'est de ma faute et c'est exactement ce que m'a dit ma psychologue à l'époque sans même savoir ce que j'avais vécu dans le passé.

- Tu as vu quelqu'un pour t'aider ? Si tu t'en veux autant que tu le dis, tu as surement besoin d'une aide extérieure ou d'en parler à quelqu'un qui ne te jugera pas...

C'est tout moi ça ! Je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter des autres alors même que ce qu'il a fait est très grave. Cela vient surement du fait que j'ai perdu mes parents dans un accident de voiture quand j'étais plus jeune et que ma famille adoptive a su m'aimer malgré mes bobos. Je me met à rire légèrement en songeant que ma soeur me donnerait des claques pour être aussi gentil mais heureusement, personne n'est au courant de ce que j'ai subi et c'est très bien ainsi.